historique- les lamas du barroux-



Pierre André Scherrer, exploitant agricole et tisserand en profession annexe, a l'idée novatrice d'entretenir sa propriété avec des lamas

En 1984,quelques animaux lui sont vendus par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.

En 1986 les 5 lamas sont lâchés dans un premier enclos avec pour mission, le débroussaillement des lieux.

Les résultats étant plus que prometteurs, au cours des deux années suivantes de nouvelles parcelles sont mises à leur disposition.

Une superficie de cinq hectares est complètement débroussaillée en automne 1988.


Evolution de L'expérience


En novembre 1987 une première réunion d'information se tient à la ferme, regroupant l'ensemble des services du département et de la région concernés par la défense des forêts contre l'incendie, par l'élevage extensif, etc...

Il est reconnu que cette expérience pilote doit se développer au vu des résultats déjà obtenus.


En novembre 1988, Pierre Scherrer a rendez-vous avec monsieur le Ministre, Secrétaire d'Etat à l'Environnement pour présenter un dossier sur les diverses réalisations effectuées ainsi que sur les perspectives d'avenir.


Le 11 février 1989 suite à cet entretien, un chargé de mission pour l'information vient sur place.

Sont présents divers organismes forestiers liés à l'agriculture et des élus: Il est décidé d'une dénomination de "Ferme Expérimentale d'Elevage de Lamas", ouverte au public pour des visites guidées ainsi qu'aux scientifiques désirant mesurer l'impact du lama sur la végétation méditerranéenne.


En décembre 1989, madame Marie-Claude Bomsel, Docteur vétérinaire au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris vient constater le bon état de santé du troupeau et confirme le succès de cette idée.


Juin 1990 : Pierre-André Scherrer est proposé par la CEE de Bruxelles pour représenter les éleveurs de lamas à la MNE (Maison Nationale des Eleveurs) de Paris. 

Une filière est rapidement mise en place grâce à l'appui de la FNB ( Fédération Nationale Bovine ).


Juillet 1990 : signature d'un "protocole et suivi de la contribution du pâturage à l'ouverture et à l'entretien des massifs boisés" avec le CERPAM (Centre d'Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes Méditerranée).

Dans cette étude, le lama est considéré comme un outil de travail au même titre qu'un engin mécanique dont il faut financer les journées de travail.


Un technicien délimite un nouveau parcours. Il est divisé en trois parties contigües dont les surfaces sont de : 

1,06 ha, 1 ha et 1,5 ha. La pente est forte de 2O à 50 %. le calendrier de pâturage est fixé du 10 septembre 1990 au 11 avril 1991 avec une moyenne de 8 animaux.

Voici un extrait du rapport final intitulé : "débroussaillage" d'ouverture par les lamas

"Evolution phyto-écologique"

 

"la strate herbacée est raclée. La consommation de la strate arbustive est très importante. Les lamas ont consommé non seulement les pousses annuelles mais aussi la majeur partie de la phytomasse arbustive sur pied. Globalement, le phyto volume arbustif (encombrement arbustif évalué à partir de la hauteur et du recouvrement) est passé de 8240 m3 / ha à 2530 m3. Les arbustes en grande partie réduits à des charpentes présentant un risque d'incendie bien plus faible".

 

Description détaillée ensuite de l'impact sur chaque espèce végétale.

 

Dans la "discussion", il est noté :

 

"La capacité du lama à assurer un débroussaillement d'ouverture dans un milieu  fortement dominé par des espèces peu "appétentes" est évidente. Le pâturage par ces animaux, prolongé sur une longue période, a sans doute plus épuisé les arbustes que ne l'aurait fait une ouverture mécanique.

Le système est efficace sur le plan du débroussaillement.


En mai 1991 :  le film réalisé par Philippe d'Hennezel : "Des Lamas en Ventoux" reçoit le prix de la recherche au Festival Vert de Meaux. Importantes retombées médiatiques lors de ces journées où il est Présenté au public.


Octobre 1991: journée d'information organisée par la MNE. Communication de Pierre Scherrer sur l'élevage de lamas en France, en présence de délégations du Ministère de l'Agriculture et de l'Environnement ainsi que des scientifiques.


Constitution d'un groupe syndical qui aboutira l'année suivante à une "Section Nationale des Petits Camélidés".

 

Grâce à de nombreuses réunions de travail avec le bureau et des entretiens avec les pouvoirs publics, les lamas  sont désormais reconnus officiellement comme animaux domestiques en France : obtention de la prime à l'herbe, mise en place d'un fichier à la Bergerie Nationale de Rambouilet, édition d'une notice d'information sur l'élevage des lamas et des alpagas avec la participation de l'Institut de l'Elevage, etc...


Au cours de l'année 1992, six lamas de la ferme sont acquis par les responsables de la sécurité de la raffinerie SHELL à Berre dans les Bouches du Rhône, pour débroussailler et entretenir la colline jouxtant l'usine.

Un autre groupe de ces camélidés andins part pour sept mois à l'Ile du Levant pour nettoyer un pare-feu situé sur les terrains de la Marine Nationale.


De mars à 1993 à Novembre 1994, six autres animaux sont mis à la disposition de l'Armée de l'Air pour l'entretien du couloir de sécurité de la base aérienne d'Orange.


Octobre 1995 : le bureau de la Section Nationale des Petits Camélidés participe à des journées de rencontres européennes dans le cadre de la Bergerie Nationale de Rambouillet. 

Le thème choisi est le suivant : <<les nouveaux élevages de ruminants "valorisateurs" d'espaces >>


 En 1999 : la Ferme Expérimentale d'Elevage de Lamas reçoit le trophée du Tourisme Industriel et Technique décerné par EDF. Elle obtient aussi une mention spéciale dans la catégorie recherche et technologie.


Novembre 2002: l'épouse de Pierre Scherrer prend la direction de l'exploitation.


Juin 2003 : publication du livre <<Des Lamas en Provence - 2O ans de passion d'un éleveur>> chez Edisud.


Mars 2004 : conférence de Pierre-André Scherrer au Muséum d'Histoire Naturelle de Genève intitulée <<Le lama de la légende à la réalité>>


En 2006: cinquante lamas entretiennent un espace clôturé de 33 hectares constitués de forêts, de garrigues et de terres en friche.

Dans cette ferme, les lamas sont estimés comme des animaux utilitaires : ils sont "débroussailleurs" et producteurs de laine.